Suite à l'explosion d'une étoile, une partie de l'humanité développe des pouvoirs surnaturels, ces derniers sont appelés « altered ». Considérés comme dangereux par une population pourtant majoritaire mais craignant l'avènement de cette minorité, le gouvernement décide de traquer, puis d'envoyer les altered arrêtés sur une île qui leur est réservée, l'Area D. Derrière les murs de cette prison ouverte, s'est construit une véritable société avec ses propres règles, où des altered de classe S, les plus puissants, imposent leur domination sur les autres mutants.

De nombreux mystères subsistent pendant une bonne partie de l'intrigue à propos de cette île, notamment sa localisation, son origine, et enfin son fonctionnement (à titre d'exemple les altered se retrouvent privés de leurs pouvoirs sur certains emplacements de l'île).

Si cette histoire de mutants n'est pas sans rappeler la série de films X-Men ou même Heroes, elle s'en détache néanmoins de par la violence qui s'en dégage. Une violence inhérente à l'univers carcéral dans lequel évoluent les nombreux personnages, et où une guerre de districts fait rage. En effet l'Area D est une prison ouverte où règne la loi du plus fort, dés lors il devient primordial pour les nouveaux arrivants de choisir un clan afin d'assurer sa survie. Si le manga se concentre bien entendu sur l'aspect fantastique et sa multitude de mutants charismatiques aux pouvoirs surnaturels, il n'en demeure pas moins une oeuvre qui fait écho à notre société actuelle de par la critique qu'il en fait. En effet, à cause de leur méconnaissance des altered, les humains n'ayant pas subi de mutation, se sentent menacés par l'apparition soudaine de ce phénomène de mutation dont ils n'acceptent pas la différence. De cette peur de l'autre, de l'inconnu, découle donc une forme de discrimination, puis une traque dont les altered deviendront les proies.

Une des particularités d'Area D est sa multitude de personnages aux pouvoirs originaux et cela même alors qu'on pourrait légitimement penser avoir fait le tour des pouvoirs imaginables à la vue du nombre d'oeuvres traitant du phénomène « mutant ». Cependant pas d'inquiétude, malgré le nombre important de protagonistes, les intrigues ne se chevauchent pas et se concentrent sur un nombre assez restreint de personnages.

Pour se faire, l'auteur n'hésite pas à sortir le lecteur de sa zone de confort, c'est ainsi que de nombreux personnages qu'on pensait raisonnablement installés dans l'histoire, sont victimes de péripéties inattendues afin d'en limiter logiquement le nombre, et de surcroit ne pas perdre le lecteur.

Le dessin fin et détaillé de Yang Kyung-Il rend les innombrables combats précis et dynamiques. Vous l'aurez compris l'action est de mise dans ce manga, ici impossible de se cacher, les altered ne peuvent échapper aux confrontations de leur environnement.

Pour tous ceux qui auraient imaginé un X-Men plus sombre, plus violent et dynamique, Area D pourrait bien vous ravir.

AREA D
Scénariste : Nanatsuki Kyouichi
Dessinateur : Yang Kyung-Il
Série complète en 14 Tomes
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