Si vous lisez cet article, sachez qu'il est déjà trop tard : vous allez être happés par le vortex Planetary.

Comme toute bonne histoire, Planetary commence dans un « diner » miteux au fin fond des Etats-Unis. Autour d'une tasse de café, Elijah Snow – rien à voir avec son homonyme de Game of Thrones – se voit offrir l'opportunité de rejoindre une organisation top secrète. Financée par un homme dont on ignore l'identité – le « quatrième homme » - Planetary a pour mission de parcourir le globe et enquêter sur des phénomènes tous plus étranges les uns que les autres. Snow fait ainsi équipe avec le « Batteur », qui a un pouvoir étrange de communication avec les machines, et la charmante Wagner, aussi belle que forte, pour lever le voile sur les mystères des mondes.

Des mondes, en effet, car la Terre qu'habitent ces archéologues de l'extrême n'est non seulement pas la notre, mais est aussi en contact avec d'autres versions de la Planète Bleue qui ne leurs veulent pas que du bien.

Si le thème de la multiplicité des mondes a été traité plus ou moins brillement en BD ou sur les écrans (on peut par exemple penser à Fringe, Slider, Tsubasa Chronicle), Planetary se distingue par son style narratif et sa mise en scène soignée. En effet, si au fil des chapitres, Snow et sa bande parviennent à résoudre différents mystères, il apparaît rapidement que ces événements sont liés et qu'un terrible ennemi se cache dans l'ombre, donnant à Planetary une consistance et une cohérence des plus appréciables. Parallèlement, deux des caractéristiques d'Elijah Snow sont sa perte de mémoire et son âge plus qu'avancé (il est en effet centenaire). Du point de vue narratif, cela a le double intérêt d'offrir au lecteur une trame secondaire avec la recherche du passé de Snow, mais aussi de nous transporter, à travers l'histoire de Snow, dans différentes époques de son monde. Couplé à la pluridimensionnalité de l'œuvre, autant vous dire que le lecteur est entraîne dans une fresque grandiose et complexe. Mais c'est aussi l'occasion pour les deux auteurs de se (nous) faire plaisir, avec des références nombreuses à d'autres héros de Comics et à la « pop culture » en général. On pensera notamment à Batman, The Authority, également signé par Warren Ellis, ou encore à Godzilla et ses potes monstres géants.

Les dessins, signés John Cassaday, sont au service de l'histoire. L'ambiance froide est en rapport avec Snow et son pouvoir – qu'on vous laisse découvrir – et nous plonge dans une ambiance de polar métaphysique. Parallèlement, certaines planches sont volontairement kitch (notamment lors de certains flashback), tandis qu'elles peuvent également être très moderne. Si on doit cela au fait que l'oeuvre a été dessinée entre 1998 et 2009, c'est aussi un moyen de mettre en scène les différentes temporalités de l'oeuvre.

Si cet été l'envie vous prend de partir loin, on ne saurait que vous conseiller la lecture de Planetary. Chez GONG, on est déjà ailleurs !

PLANETARY
Scénariste: Ellis Warren
Dessin : Cassaday John
Univers DCU
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