Aaaaah le mythe du vampire, on a beau chercher, ça ne s'essouffle jamais (même si on a eu très peur lors de l'engouement « Twilight », on l'avoue..).

Et comme ça faisait quand même un petit bout de temps qu'on avait pas eu l'occasion d'en parler, voilà que les éditions Soleil nous régale avec « Bloody Mary », un manga gothique tout simplement surprenant.

Mary est un vampire qui n'a qu'un seul but dans sa vie : mourir. Le problème ? Et bien que ce soit en mangeant de l'ail ou en s'exposant au soleil, la mort ne semble pas vouloir de lui.



Son seul espoir tiens en Ichiro, un jeune prêtre descendant direct du « sang des Maria », une famille capable de tuer les vampires avec un pouvoir.

Mary n'étant pas en veine, Ichiro n'a jusqu'alors jamais réussi à développer ce pouvoir. Ce dernier se fait sans cesse traquer par des vampires souhaitant sa mort afin de ne pas risquer la leur dans le futur.

Mary souhaite mourir, Ichiro souhaite rester en vie … Un pacte se met en place, et Mary devient donc le protecteur d'Ichiro.

Si « Bloody Mary » nous a fasciné, c'est bel et bien grâce à ce duo sortit de nul part qui a tout de l'échec annoncé. Mary est un vampire dépressif qui semble posséder lui aussi une force mystérieuse qui fait de lui l'un des plus puissants vampires au monde. Aussi, pour pouvoir mourir, il est obligé de tout mettre en œuvre pour que Ichiro survive. Tel un Yin et un Yang, ces deux caractères que tout oppose n'arrivent pas à être sur la même longueur d'onde. Ce qui offre aux lecteurs des moments de tensions palpables, ainsi que des fous rires incontrôlés.

« Bloody Mary » est donc un régal, que l'on dévore tel un vampire assoiffé. Cependant il y a un aspect de l'œuvre que nous n'avons pas encore évoqué. Un aspect présent dans aucune des critiques que nous vous avons proposé jusqu'à maintenant. Si « Bloody Mary » est intéressant dans son traitement, c'est qu'il emprunte énormément d'influences au « Yaoi ».

Le « Yaoi », pour ceux qui ne connaissent pas le terme, ce sont les mangas mettant en scène des relations sentimentales ou amoureuses entre deux hommes.

Ichiro possédant un sang particulier permettant de révéler le potentiel de Mary lorsque celui-ci lui le boit, le manga choisit de baigner ces séquences d'un certain érotisme. Ainsi chaque morsure devient la métaphore d'un baiser (voir plus ! ) entre les deux protagonistes. Et c'est là la grande force de l'œuvre. En effet, à l'origine le mythe du vampire est purement sexualisé. Chaque morsure de Dracula est vécu comme un combo pénétration/jouissance, et la transformation en vampire prend tour à tour la métaphore de l'amour puis du Sida ou autre MST (le sang apporte la maladie vampirique etc etc).

« Bloody Mary » devient ainsi l'une des transpositions du mythe vampirique la plus intéressante et la plus habile du moment. On ne peut que remercier les éditions Soleil d'avoir pris le pari de sortir un tel titre.

Bloody Mary
Scénariste : SAMAMIYA Akaza
Illustrateur : SAMAMIYA Akaza
Tome 1: disponible
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