Tout commence dans la chambre d'un motel miteux, comme dans n'importe quel bon polar. Allongé sur un lit, Sam se réveille tout doucement. Il ne sait pas qu'il s'appelle Sam, d'où il vient, ce qu'il a vécu. Tout ce qu'il sait, c'est qu'une armée de gangsters en costard arrive pour le tuer, et que la sensation de la crosse d'un revolver dans la main lui est toujours familière.

C'est ainsi que commence Dead Letters, un comics des plus barrés ! Après avoir été poursuivi et attrapé par ces gangsters, Sam se verra proposer de choisir entre deux bandes rivales, celle de Jones – un ex illuminé chrétien aux allures de ponte de la mafia italienne – ou Ma, jeune asiatique qu'on pourrait aisément assimiler aux Triades chinoises. Il doit ainsi mettre à leur service des compétences dont il n'a aucun souvenir, et bien entendu, en choisissant un des groupes, il se mettra l'autre à dos. Le pire dans tous ça ? Ce n'est que le début de ses problèmes. Car il va en avoir des tas.

Lorsqu'on lit Dead Letters, on a le sentiment d'être embarqué dans un maelstrom d'emmerdes, qui n'a d'égal que la cacophonie « d'Ici ». « Ici », c'est simplement le nom de la ville où il se trouve, place remplie de tarés et « freaks » en tous genres. « Ici », rien d'étonnant à exploser le crâne d'un type à coup de fusil à pompe, et le revoir revenir vous menacer à nouveaux quelques temps après.

L'histoire est chaotique, violente, avec un personnage aussi confus que l'univers dans lequel il évolue. Le graphique du comics est en adéquation avec son ambiance. Il la sert et contribue à la description d'un monde changeant constamment. Ainsi, d'une case à l'autre, on peut être confronté à des styles très différents, que ce soit au niveau des personnages ou des décors. Le coup de crayon sera tantôt fin et stylisé, tantôt grossier et plus « pastelisé ». Les angles peuvent être très arrondit – on pense notamment à la voiture avec laquelle tente de s'échapper Sam au début du comics – ou très abrupt.

Tout cela combiné donne l'impression d'être dans une rêverie permanente, ce qui n'est pas sans rapport avec la nature « d'Ici ». De plus, l'histoire sort des sentiers battus, prends des risques, et est particulièrement rythmé, nous embarquant dans un mélange de Memento, Mad Max et Pulp Fiction.

Le scénario est signé Christopher Sebela, qui n'en est pas à son premier coup d'essai. Après avoir travaillé dans le journalisme, il se lance dans le comics avec des titres comme Captain Marvel and Fantastic Four ou Ghost et Alien vs Predator. Le dessin, quand à lui, et l'œuvre de Chris Visions, pour qui Dead Letters est le tout premier comics. Espérons que ces deux là continueront à collaborer, car chez GONG, on a adoré. Si vous voulez vous aussi être transporté dans tous les sens, n'hésitez plus, et lisez Dead Letters chez Glénat !

DEAD LETTERS
Scénariste : Christopher Sebela
Dessinateur : Chris Visions
Tome 1 disponible
Tome 2 à paraitre le 03/02/2016
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