Le 07/11/2023 à 17:30
Le 04/12/2020 à 13:00 par Morgan Renaud
Si le Joker est peut-être le personnage le plus apprécié de la licence Batman, il reste malgré tout l'un des protagonistes les plus énigmatiques. Bons nombres d'auteurs se sont penchés sur son cas, afin de livrer leurs versions du clown du crime. Et si les adaptations sont plutôt réussis dans l'ensemble, il y en a une qui ne se contente pas de gratter la surface et de rentrer véritablement dans son psyché. Je parle ici de Joker Killer Smile.
Avec aux manettes le duo Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, Joker Killer Smile met en scène Ben Arnell, un psychologue criminel. Ce dernier s'intéresse au cas du clown d'une tout autre façon qu'Harleen avant lui. Pour lui, il n'est pas question de fascination mais d'une véritable thérapie. Persuadé de voire clair dans l'âme du clown, Ben s'efforce de lui faire dire la vérité sur son passé et de déjouer les pièges que ce dernier lui tend via des réponses évasives ou tout simplement fantasmées. Mais la où le comic prend une toute autre tournure, c'est lorsque Ben rentre chez lui afin de retrouver sa femme et son fils. Changement d'ambiance ? Oh que oui, mais pas dans le sens auquel vous pensez.
S'il est aisé de dire que la thérapie du Joker est froide et malfaisante, les retours à la vraie vie sont, eux, beaucoup plus proche de la définition de l'enfer.... En ayant peur de mélanger vie professionnel et vie privée, Ben créer une barrière avec sa famille, son propre enfer ou ses peurs les plus refoulés prennent vies lors de scènes de ménages ou de simples rêves.
Et c'est là que le duo d'artistes réussi un tour de force. Il n'est pas question d'un Arkham (ou même d'une Gotham) gothique comme l'on a l'habitude de voir. Ici, tout est réaliste, et l'asile est un endroit tellement froid et lisse que la peur et le mal être se font ressentir dans la maison de Ben. Que se soit avec le choix des cadrages, des couleurs, jamais foyer n'a été aussi rebutant. Ajoutez à cela des partie psychédélique via un étrange dessin animé/conte des plus dérangeants (Véritable fil conducteur, ce dessins animé/conte amorce l'histoire racontée sans que le lecteur ne comprennent réellement de quoi il est question... Sauf si vous survivez à la lecture jusqu'aux dernières pages sans sombrer dans la folie!), et très vite vous comprenez la force du comic : Le lecteur EST Ben, nous nous sommes tellement approchés du Clown, que la thérapie s'est inversé. Nous sommes prisonnier de ce comic, comme Ben l'est du Joker.
Le
Joker a beau être dans une cellule, c'est via notre fort intérieur
qu'il s'évade et perpétue ses méfaits. Le Joker est la liberté,
la vraie, il ne craint rien ni personne et telle une maladie
s'attache à un hôte pour le corrompre et le faire pourrir de
l'intérieur. Ben
va très vite s'en apercevoir, et le lecteur aussi tant le mal être
(comme rarement comic en procure!) grandi au fur et à mesure des
pages qui se tournent.
Joker
Killer Smile est un comic qui bouleverse le lecteur. A mi-chemin
entre le joker de Killing Joke, celui de Azzarello/Bermejo, et
surtout le film Shutter Island, les auteurs nous plongent en
enfer dans les abîmes du clown du crime... Et le notre.
JOKER
KILLER SMILE
Scénariste : Jeff Lemire
Dessinateur
: Andrea Sorrentino
Collection
: DC Black Label
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Disponible
chez Urban Comics
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