Comme tout bon polar qui se respecte, The Last Contract commence dans un restaurant pommé de la cambrousse américaine ...

Et comme dans tout bon polar, notre héros y boit un café peu appétissant servi par une dame qui ne l'est pas plus. Arrivé chez lui, il laisse sortir son chien Harv. Tandis qu'il enfile son pyjama pour profiter de sa soirée de retraité - il a eu une longue carrière de tueur à gage - il se rend compte de la présence d'un intru chez lui. Malgré son vieil âge, et un look qui le place à mi chemin entre Clint Eastwood et Vincent Lagaf, notre héros parvient, moyennant un petit coup de couteau bien placé, à soutirer des informations à son assaillant. Il apprend que la liste de tous les contrats qu'il a effectué en tant que tueur au bénéfice d'un boss de la mafia est entre les mains d'un maître-chanteur. En conséquence, le parrain décide de faire liquider tous ceux qui sont liés de près ou de loins aux noms couchés sur cette liste... Malgré un alzheimer de plus en plus prenant, notre héros va essayer de débusquer le maître chanteur avant que la mafia ne fasse un véritable carnage.

Avec The Last Contract, on est frappé par la justesse de l'oeuvre. En effet, si le thème du tueur qui reprend du service a déjà été traité, les auteurs ne gonflent pas artificiellement les thèmes abordés. Par exemple, si l'histoire autour du maître-chanteur est légèrement tortueuse, du fait notamment de la perte de mémoire progressive du héros, l'histoire n'enchaîne pas successivement les rebondissements et les nouveaux protagonistes pour donner un air faussement élaboré à l'oeuvre (on ne citera pas de noms!) et ainsi tenter vainement de se démarquer. L'oeuvre assume sa position de "classique".

De plus, si on est ici dans le polar pur et dur, on est également face à l'histoire d'une rédemption, le héros cherchant à éviter que les personnes liées à ses anciennes victimes soient à leurs tours exécutées. Or s'il cherche à se racheter, le héros ne tombe jamais dans une caricature mielleuse, restant fidèle à sa figure de papy tueur badass. On louera également les scènes d'action - notamment quelques gun fights rendus encore plus nerveux par le style crayonné des dessins - ainsi que l'ambiance générale qui nous plonge directement dans nos films de mafia préférés.

The Last Contract est ainsi un bon polar simple et efficace, que vous aimerez déguster chez Ankama avec un verre de scotch et un bon vieux cigare (pour les plus sensibles, les briques de lait-fraise sont aussi autorisée..).

THE LAST CONTRACT
Scénario : Ed Brisson
Dessin : Lisandro Estherren
Label 619
Les éditions Ankama